L’ajonc

C’est un petit buisson, il ne paie pas de mine,
Un ajonc rabougri et tout couvert d’épines ;
Trois fleurs, c’est mieux que rien, là où tremble la terre
Et gronde en profondeur la bête du cratère ;
Comment résiste t il près du terrible gouffre
Qui crache nuit et jour ses brûlures de soufre ?
Il a perdu, c’est vrai, sa plus vaillante tige
Le jour où trois savants ont eu un grand vertige.
Mais ses fleurs dans le vent qui ne paient pas de mine,
Un petit papillon chaque jour les butine ;
Tous les deux survivraient beaucoup mieux que les hommes
Si des inconscients jouaient avec l’atome.